Des formations pour répondre aux besoins des candidat-e-s à l’installation en bio

Tous les établissements de l’enseignement agricole peuvent mettre en place des formations spécifiques bio !

Avec environ 800 établissements publics et privés, 18 établissements d’enseignement supérieur agronomique, vétérinaire et de paysage ainsi que de nombreux centres de formation d’apprentis et de formation professionnelle, l’enseignement agricole maille l’ensemble du territoire. Il propose un large panel de formations, de la 4ème au doctorat, dans les secteurs de la production agricole bien sûr mais aussi dans l’environnement, l’agro-alimentaire, les services en milieu rural, etc.

Quelle prise en compte de la bio aujourd’hui dans les formations de l’enseignement agricole ?

L’agriculture biologique doit être évoquée dans l’ensemble des formations en production agricole. Depuis quelques années, les référentiels de formation doivent en effet aborder les pratiques agroécologiques.

Les établissements peuvent choisir d’aller plus loin en proposant des formations spécifiques bio : ils peuvent alors les faire reconnaître « à orientation biologique ». Les formations « à orientation bio » aujourd’hui en place sont recensées sur le blog du réseau Formabio, le réseau bio de l’enseignement agricole.

Elles concernent aujourd’hui essentiellement des formations continues (Brevet Professionnelle de Responsable d’Entreprise Agricole – BPREA – notamment) et en maraîchage. Il n’y a que quelques formations « à orientation bio » parmi les formations initiales, par voie scolaire et en apprentissage. L’élevage et les grandes cultures sont aussi très faiblement concernés alors que ce sont bien des fermes dans ces productions qui seront disponibles à la reprise avec la vague de départs à la retraite des agriculteurs et agricultrices d’ici 5-10 ans, !

Aujourd’hui, les jeunes (et moins jeunes) qui voudraient suivre une formation spécifique au mode de production biologique n’ont aucune certitude d’avoir l’offre correspondante dans leur département. En Île-de-France, il n’y a, par exemple, aucune formation bio en grandes cultures alors que plus de 80 % des surfaces agricoles sont cultivées en céréales, protéagineux…

Développer des formations « à orientation bio » pour accompagner les installations en AB et les projets de développement de la bio sur son territoire

Le développement de formations « à orientation biologique » est à la main de chaque établissement ! La reconnaissance de ces formations est bien sûr encadrée : il y a un dossier à constituer et à faire instruire par le Service Régional de la Formation et du Développement de la DRAAF (DRAAF/SRFD). Formabio, le réseau thématique de l’enseignement agricole, peut accompagner ces démarches. Les Groupements d’Agriculture Biologiques peuvent aussi être des ressources (formations des équipes de l’établissement, lien avec des producteurs et productrices bio des territoires…).

La mise en place d’un Plan Alimentaire Territorial, les démarches en restauration collective visant à fournir les cantines en bio ET local, le développement de filières bio territoriales sur certaines productions sont autant de projets qui pourraient s’accompagner par la mise en place de formations « à orientation bio » dans les établissements de l’enseignement agricole du territoire dans le cadre de Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences Territoriale.

Certains groupements d’agriculture biologique développent des actions pour accompagner les équipes de l’enseignement agricole et favoriser les liens entre apprenant-e-s et bio. La Fédération Régionale d’Agriculture Biologique d’Auvergne-Rhône-Alpes et Bio en Hauts-de-France proposent par exemple régulièrement des journées « Enseigner l’AB » à destination des enseignant-e-s et formateur-trice-s. Ces temps de rencontres permettent des échanges sur les méthodes, outils et postures pour enseigner l’AB, mettent en valeur des initiatives exemplaires et des innovations pédagogiques et permettent de résoudre des problématiques rencontrées par les uns ou les autres.

Pour répondre aux enjeux du renouvellement des générations, de nouvelles modalités de formations en lien avec l’enseignement agricole apparaissent.

En Normandie, Faire Bien, le Service de Remplacement Normandie, le CFPPA de Coutances et Bio en Normandie ont lancé à l’automne 2020 « La Pépinière », un parcours progressif sur deux ans, qui va de la découverte du métier sur le terrain jusqu’à l’autonomie professionnelle complète en passant par la formation et l’emploi salarié.

Proposer des parcours de formation pour sécuriser les installations en agriculture biologique

Sur de nombreux territoires, des dispositifs de formation viennent compléter l’offre de l’enseignement agricole dans une logique de parcours.

Un certain nombre de formations vise à répondre aux besoins des candidat-e-s à l’installation au tout début de leur parcours. C’est notamment le cas du dispositif « De l’idée au projet » souvent proposé par les ADEAR ou les CIVAM et qui s’adresse, comme son nom l’indique, aux personnes qui sont au stade de l’idée. « De l’idée au projet » vise à accompagner les personnes dans l’émergence et la structuration des grandes lignes de leur projet d’installation (découverte du milieu agricole, méthodologie pour avancer, appréhension des aspects organisationnels, économiques, juridiques et fiscaux d’une installation…).

D’autres formations proposent d’offrir aux candidat-e-s à l’installation un premier contact avec la réalité du travail en agriculture : c’est par exemple le cas du CPP-AB proposé par Agrobio Périgord avec le soutien de Pôle Emploi.

Des formations visent plutôt à sécuriser les installations. Toujours en Dordogne, le Groupement d’Agriculture Biologique propose ainsi « Maîtrise des pratiques » : une formation d’un an destinée aux nouveaux et nouvelles installé-e-s (2 premières années d’installation, éventuellement en test agricole sur leur future ferme) qui prévoit à la fois accompagnement par des paysan-ne-s formateur-trice-s bio référent-e-s et formations appliquées à la situation de l’installation. Ce dispositif vise à répondre aux besoins très pratico-pratiques (trouver des fournisseurs, faire les bons choix, trouver des solutions à des problèmes concrets…) pour sécuriser l’installation et intégrer les nouveaux et nouvelles installé-e-s dans leur territoire.

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