« Au travers de ce recueil, nous avons voulu illustrer, par quelques exemples, le formidable élan qui peut dynamiser certains collectifs d’agriculteurs-trices bio à l’échelle d’un territoire de quelques communes, d’une vallée, ou d’un département entier. ».
C’est par ces mots que Philippe Camburet, Secrétaire national Grandes Cultures de la FNAB, introduit cette nouvelle publication qui décrypte 12 filières bio territoriales.
En Bretagne, en Occitanie, en Nouvelle-Aquitaine, en PACA, dans le Grand-Est, en Bourgogne, dans les Pays-de-la-Loire…, de plus en plus d’initiatives émergent pour organiser et structurer une filière à un échelon intermédiaire qu’on pourrait situer entre les circuits courts traditionnels et les filières longues.
Des légumes secs (lentilles, pois chiches, haricots blancs, rouges et noirs, fèves, flageolets, pois cassés) aux huiles (colza, tournesol, cameline, chanvre) et céréales transformées en farine, pain ou pâtes en passant par la bière locale, de la parcelle jusqu’au verre, les productions concernées, toujours en agriculture biologique, sont nombreuses et variées.
Elles peuvent être commercialisées en vente directe (marchés, magasins à la fermes…) mais elles sont plus souvent orientées vers :
- les magasins spécialisés,
- la restauration collective
- ou encore les transformateurs locaux.
La production, transformation et commercialisation des produits en collectif permet en effet de proposer à des produits à la fois bio et locaux en quantités suffisantes pour ce type de débouchés.
Ces projets sont quasi systématiquement à l’initiative de collectifs d’agriculteurs et agricultrices bio, historiques ou récemment converti-e-s, qui veulent :
- Produire d’abord pour les habitants de leur territoire ;
- Mieux valoriser leur production.
Et ça passe donc souvent par une meilleure « maîtrise » du stockage/triage, de la transformation, du conditionnement et de la commercialisation de leur production, soit en développant leur autonomie sur tous ces maillons de la chaîne par la mutualisation des investissements et du travail, soit en mettant en place une concertation avec des transformateurs et autres acteurs locaux (en mélangeant par exemple au sein d’une même association boulanger·ère·s, meunier·ère·s et producteur·trice·s de céréales bio).
Le développement de ces filières est aussi étroitement lié au soutien apporté par les collectivités locales, le syndicat d’eau local…
Pérennisation des fermes bio, création d’emplois locaux et effets positifs sur l’eau, la biodiversité… du développement de l’agriculture biologique constituent quelques-uns des « externalités positives » de tels projets, très recherchées par les territoires notamment ruraux.
Les filières territoriales permettent également de valoriser le terroir en mettant en avant son identité géographique (comme le montre l’exemple du lentillon de Champagne) et les savoir-faire présents dans l’agriculture locale.