Parc Naturel Régional (PNR) de l’Avesnois

Carte d'identité

Territoire

  • Le Parc naturel régional de l’Avesnois
  • 145 communes, 116.5 habitants/km2
  • Hauts de France, Agence de l’Eau Artois Picardie
  • 49 Zones Naturelles d’Intérêt Ecologiques, Faunistiques et Floristiques (ZNIEFF) soit 73% du territoire
  • Le PNR Avesnois c’est : 10 unités paysagères, près de 11 000 km de haies, 54% de prairies sur la SAU

Caractéristiques agricoles

  • Productions dominantes : élevages bovins laitiers et allaitants
  • 1 race locale : La bleue du nord
  • Surface agricole utile (SAU) (2020) : 83 275 ha dont 8 700 ha en bio (pour 170 exploitations), soit 10% de la SAU en bio et 11.5% des fermes, ce qui fait de l’avesnois, le premier territoire bio des Hauts de France.
  • 6% des fermes bio de l’avesnois sont des fermes bovins laitières, soit 50% des fermes laitières bio régionales.

Actions mises en oeuvre

Introduction

A l’occasion de l’élaboration du SAGE Sambre-Avesnois, porté par le PNR de l’Avesnois – territoire très agricole marqué par l’élevage laitier en système herbage – un dialogue a été amorcé avec les agriculteurs et les autres acteurs de l’eau. Fruit de ce dialogue, la Commission Locale de l’Eau (CLE) du SAGE a choisi, en 2006, de développer des pratiques agricoles issues de l’agriculture biologique. La même année est lancée l’ORQUE de Saint-Aubin Sars Poteries (8 communes), une démarche pilote pour le bassin Artois-Picardie

Avesnois haies
Avesnois vache

Progressivement, cette action sur l’ORQUE s’est élargie à tout le périmètre du PNR de l’Avesnois, en s’appuyant sur l’expertise proposée par le GABNOR (Bio en Hauts de France aujourd’hui). En 2010, le Parc a adopté dans sa charte (2010- 2022, prolongé à 2025 par décret de 2019) des objectifs chiffrés et ambitieux de développement de l’agriculture biologique : 30% de SAU du Parc en agriculture biologique, et 90% sur les périmètres de protection des captages à l’horizon 2025. Ces objectifs ont été repris dans le SAGE de la Sambre-Avesnois.

Le Parc naturel régional (PNR) de l’Avesnois a initié en 2011 un comité de pilotage rassemblant un ensemble d’acteurs (structures d’accompagnement technique, opérateurs économiques, collectivités, associations…) impliqués dans la bio sur le territoire afin de définir une stratégie territoriale. Validée en 2013, cette stratégie partagée se décline dans un programme d’actions multipartenarial annuel, bénéficiant depuis 2014 de l’appui financier de l’Agence de l’eau Artois Picardie : le Programme de développement de l’agriculture biologique en Avesnois (ou Plan bio Avesnois).

La trentaine d’actions du Plan bio avesnois s’articulent autour de 4 axes :

  • Développer le potentiel de production en agriculture biologique du territoire ;
  • Développer une politique foncière et une stratégie d’installation – transmission favorable au développement de la bio ;
  • Favoriser la création, le développement, la structuration et les synergies au sein des filières bio et la consommation de bio locale ;
  • Piloter et coordonner le programme d’actions.
Plan Bio Avesnois 2024

Accompagnement du changement des pratiques

  • Une ingénierie dédiée à l’agriculture biologique sur le territoire

L’accompagnement des agriculteurs vers l’agriculture biologique est assuré par Bio en Hauts-de-France (anciennement Gabnor) depuis 2008 (1 ETP), et par la Chambre d’Agriculture Nord-Pas-de-Calais depuis 2011 (1 ETP), avec des techniciens basés en Avesnois. Depuis 2014, le territoire est financé par l’AEAP, ce qui a permis au Parc d’embaucher un chargé de mission dédié à la bio (1 ETP). Le territoire bénéficie ainsi en moyenne de 3 ETP dédiés au développement de l’agriculture biologique sur l’Avesnois. Ainsi que de l’appui des autres partenaires régionaux qui agissent ponctuellement en Avesnois (environ 2 ETP au total en 2020).

  • Accompagnement collectif et individuel des agriculteurs

Deux types d’accompagnement sont proposés, par le Par cet ses partenaires à destination des agriculteurs (conventionnels, en conversion ou certifiés en agriculture biologique) :

  • Une animation collective : facilitation des échanges entre agriculteurs conventionnels et biologiques autour de rencontres et de visites de ferme, réunions d’information avec les opérateurs économiques, tours de plaines, formations (autonomie fourragère, assolement et rotation bio, gestion Matière Organique, prévention par l’alimentation en BL, parasitisme, médecines alternatives…) ;

 

  • Un accompagnement individuel : simulation ou diagnostic de conversion, étude technico-économique, suivi de la gestion technico-économique (marges brutes), calcul du coût de production et du prix de revient, diagnostic environnemental, dossiers des demandes d’aides bio, accompagnement au pâturage via la démarche Patur’Ajuste….
  • Réflexion engagée sur de nouveaux défis

Les agriculteurs bio du territoire, et plus largement l’ensemble de la profession agricole, sont confrontés d’année en année à de nouveaux défis et enjeu, que le Parc de l’Avesnois et ses partenaires s’emploient à travailler avec eux et à les accompagner : la valorisation de la richesse en biodiversité naturelle des fermes bio ; un panel de mesures et dispositifs pour favoriser l’adaptation des fermes bio aux effets croissants du changement climatique (notamment sur le défi de l’autonomie alimentaire), et à plus long terme permettre leur résilience tout en réduisant leur contribution au phénomène.

Le Parc et les partenaires techniques du Plan bio avesnois ont à cœur de recueillir les besoins des agriculteurs sur le terrain, notamment via un questionnaire auprès des éleveurs bio historiques, des groupes de travails au cours desquels les agriculteurs sont conviés ainsi que lors des accompagnements individuels dont la capitalisation d’informations profite au collectif.

Dispositifs d'aides financières

  • Les aides bio

Chaque année, une réunion de présentation des aides bio a lieu afin de donner connaissance aux agriculteurs des aides dont ils peuvent prétendre et des enjeux auxquels elles sont liées : Eco-régime et aide via la voie de la certification bio (2023-2027), aides à la conversion bio, crédit d’impôts bio, paiement couplé PAC, MAEC, aides à l’investissement, Pass’Agri Filières…

  • Les Mesures Agro-Environnementales et Climatiques (MAEC)

Porteur d’un PAEC (Projet Agro-Environnemental et Climatique) sur le territoire, le Parc accompagne les agriculteurs dans la contractualisation des MAEC et la mise en œuvre des plans de gestion. Dans le cadre du Plan Bocage du Parc naturel régional de l’Avesnois et du Plan bio avesnois, le Parc, Bio en Hauts de France et la Chambre d’agriculture accompagnent les agriculteurs pour ces mesures.

Ainsi, en 2023, 65 dossiers bio ont été accompagnés dans le cadre des MAEC soit 8 167ha contractualisés sur différentes mesures.

PNR Avesnois

Action foncière

  • Coordination des acteurs de l’installation-transmission-foncier en Avesnois

Le Parc de l’Avesnois travaille à la coordination entre structures de repérage et d’accompagnement (Terre de Liens NPDC, Chambre d’agriculture NPDC, Initiatives Paysannes, A Petits Pas, Bio en Hauts-de-France, SAFER…) pour échanger sur les actualités et les projets d’installation, de transmission, et de mobilisation foncière en bio dans l’Avesnois, afin de mieux accompagner ces projets, d’organiser des actions communes, d’améliorer la communication et la prise en compte des enjeux de l’installation de porteurs de projets et la transmission-reprise des fermes. Cette coordination est donc complémentaire à l’échelle locale du PAIT – Point Accueil Installation Transmission – des Hauts-de-France, porte d’entrée régionale officielle sur ces thématiques.

Plus d’info sur le site du PAIT : http://hautsdefrance-sinstallertransmettreenagriculture.fr/

  • Lien avec l’Espace-test agricole de Sains-du-Nord

L’Espace-test est un outil complémentaire aux dispositifs mis en place (couveuse) dans le cadre d’une création d’entreprise progressive. Ce dispositif permet aux porteurs de projets agricoles, accompagnés et hébergés par l’association « A Petits Pas » de tester, valider et créer leur entreprise dans un cadre sécurisé : mise en situation « grandeur réelle » au sein d’une structure immatriculée qui héberge le porteur de projet.

Plus d’info sur le site de l’association A Petits Pas : http://www.apetitspas.net/

Le Parc de l’Avesnois a soutenu et accompagné la Communauté de communes Cœur de l’Avesnois (3CA), en collaboration avec les acteurs agricoles et particulièrement l’association A Petits Pas, dans son projet de création d’un Espace-Test agricole, officiellement inauguré en 2019. Il s’inscrit dans la politique de développement économique de la 3CA. D’une superficie de 2,5 ha, sa vocation est de permettre à des candidats à l’installation, notamment en maraîchage bio, de renforcer leurs compétences professionnelles par le test. Il sert de point d’ancrage pour l’installation de porteurs de projets et le développement des filières dans l’Avesnois (formation, données techniques, etc.)., notamment le maraîchage biologique. La SAFER, de par son rôle et ses compétences, travaille sur la mobilisation de réserves foncières disponibles pour l’installation de ces futurs agriculteurs.

En 2023 et 2024, le Parc travaille avec ses partenaires dans l’élaboration d’un parcours de montée en compétence en élevage bio pour faire face au renouvellement des générations d’éleveurs. L’idée est d’inventer un parcours de découverte et de mûrissement de projets d’installation en élevage bio, auprès des personnes hors cadre familial ou issu du milieu mais hésitants à s’installer afin d’éprouver le métier d’éleveurs sur le terrain, renforcer ses compétences métiers, imaginer son futur projet seul ou à plusieurs, construire la viabilité économique de son futur projet, organiser ses objectifs de qualité de vie au sein de sa future activité, se renseigner sur les démarches et acteurs ressource pour sa future installation et mettre en avant les bonnes pratiques des élevages bio du territoire.

  • Accompagnement des porteurs de projets et des collectivités

Le Parc de l’Avesnois et ses partenaires de l’installation-transmission se mobilisent pour accompagner les porteurs de projets et les cédants en agriculture biologique, pour s’installer, reprendre ou transmettre une ferme déjà en bio ou non, en lien avec les autres structures de développement agricole.

Diverses actions sont réalisées : réunions de sensibilisation ou d’échanges, formations, accompagnement individuel et collectif, mise en lien avec d’autres acteurs (collectivités, opérateurs économiques, marchés…).

Le Parc de l’Avesnois a notamment signé en 2012 une convention de partenariat avec Terre de Liens Nord- Pas-de-Calais afin d’appuyer leurs actions dans le territoire pour l’accès au foncier :

  • accompagner les porteurs de projets en agriculture biologique et les cédants, en lien avec les autres structures de développement agricole, notamment Bio en Hauts-de-France (pour les diagnostics parcellaires de potentialité d’installation en bio) ;
  • mobiliser les collectivités sur la question du foncier agricole et renforcer leurs conventions avec la SAFER pour trouver et mobiliser du foncier disponible.

En 2020, via le Programme Bio Avesnois, le Parc de l’Avesnois et Terre de Liens ont travaillé à l’écriture et le lancement d’un appel à initiative pour les collectivités candidates à la mobilisation du foncier, afin de les aider dans le repérage du foncier disponible et mobilisable, déployer une stratégie de « réserves foncières » pour des porteurs de projets (par exemple sortant de l’espace-test) et les accompagner dans l’installation de nouveaux agriculteurs.

  • Acquisition foncière

Le foncier agricole est devenu un enjeu important pour l’Avesnois ces dernières années, au vu de l’artificialisation et l’expansion urbaine aux dépens des terres agricoles, de l’orientation des terres vers des cultures « rentables » (grandes cultures, cultures spécialisées…) au détriment des prairies bocagères, de l’agrandissement des fermes existantes au détriment de l’installation de nouveaux candidats et de fermes à « taille humaine », mais aussi au vu de l’impact des intrants agricoles (pesticides, nitrates, phosphore…) sur la qualité des eaux et des sols.

Pour cela, le Programme Bio Avesnois valorise depuis plusieurs années les actions menées par Terre de Liens pour acquérir et protéger des terres agricoles, mises à disposition de candidats à l’installation ou à la reprise, en agriculture biologique, et plus particulièrement en zones à enjeux eau potable. Pour ce faire, Terre de Liens travaille parfois avec la SAFER Hauts-de-France pour du portage foncier et l’Agence de l’Eau Artois-Picardie pour du co-financement à l’acquisition de terres en zones à enjeu eau ou en zones humides.

Plus d’info sur le site de Terre de Liens NPDC : https://terredeliens.org/nord-pas-de-calais.html

Structuration des débouchés

  • Accompagnement pour développer, structurer et mettre en synergies les filières bio

Les produits du terroir disponibles dans le Parc sont très variés : produits du verger, du potager et de l’horticulture jusqu’aux produits laitiers, en passant par les produits carnés. Les productions locales les plus importantes restent celles issues du maraîchage (40 producteurs dont 15 en bio) et des produits laitiers vaches (28 producteurs dont 9 en bio). La commercialisation de ces produits est faite en circuits courts grâce à un réseau de lieux de vente relativement bien répartis sur l’ensemble du territoire (AMAP, marchés, vente à la ferme…). Le territoire d’étude dispose également d’un réseau de lieux de vente animés par le Parc : les Boutiques de l’Avesnois qui permettent de construire un réseau de commerçants qui participent au développement de l’économie locale, la marque « Marchés de l’Avesnois » qui a la même ambition de valoriser les produits du terroir et le réseau “Restaurateurs de l’Avesnois” qui regroupe les lieux de restauration proposant une cuisine locale réalisée à partir de produits de l’Avesnois.

Avesnois vente circuit court

Dans le cadre du Plan bio avesnois, le Parc et ses partenaires travaillent autour de la structuration et le développement des filières bio. Les agriculteurs en circuits courts ont accès à des formations afin de s’améliorer techniquement mais également de mieux comprendre et mieux répondre aux attentes des consommateurs. Le Parc, en lien avec le PAT qu’il porte, accompagne les EPCI et les communes dans l’élaboration de leur marché publics, et dans le développement de l’introduction de produits locaux et bio dans les cantines, via les communes en gestion directe et les prestataires. Le Parc accompagne les fermes qui souhaitent sensibiliser le grand public à la bio (outils, formations, organisation d’événements…). Le Parc est également présent au sein de l’association viande bio présente en avesnois.

En parallèle du PAT et des actions du Plan bio avesnois, le Parc est investi dans deux études filières : l’étude lait, qu’il porte, et l’étude abatage.

Gouvernance

  • Un comité de pilotage – le COPIL Bio – a été créé en 2011 sur initiative du Parc afin de rassembler des élus agricoles et institutionnels autour du développement de l’agriculture biologique sur le territoire. Il se réunit deux fois par an afin de valider les objectifs, de définir les orientations d’actions et d’échanger sur des thématiques ciblées.
  • Un comité technique – le COTECH bio – composé de techniciens des différentes structures se réunit deux à trois fois par an pour préparer les propositions à soumettre au comité de pilotage. Des réunions techniques régulières autour de groupes thématiques sont organisées pour la mise en œuvre concrète des actions.

Les parties prenantes émettent des propositions au travers de différents comités techniques et le comité de pilotage a la responsabilité des décisions. Cette organisation permet une coopération entre les différents organismes impliqués et contribue à créer une forte dynamique bio sur le territoire.

Eléments financiers

Les principaux partenaires financiers sont : Agence de l’Eau Artois-Picardie, Conseil régional des Hauts-deFrance, DRAAF Hauts-de-France, Conseil départemental du Nord, Syndicat Mixte du PNR Avesnois, EPCI du territoire. Depuis 2014, le Programme Bio Avesnois mobilise autour de 300 000 € de dépenses, avec un accroissement pour les années 2023 et 2024 dû à l’entrée d’un nouveau partenaire ainsi qu’à la forte mobilisation des actions élevage, l’enjeu étant majeur ces dernières années, financé à 70 % par l’AEAP et 30 % par la Région Hauts-de-France. Depuis 2015, le Parc de l’Avesnois pilote les demandes de financements auprès de l’AEAP pour l’ensemble des partenaires.

Les Hauts-de-France occupent le bas du tableau pour le développement de l’agriculture biologique (AB). La consommation de produits bio croit, la région se place donc en position d’importateur de produits bio. Face à ce constat, la Région a lancée en 2018 son « Plan Bio Hauts-de-France » pour développer ce mode de production agricole à un niveau significatif en région tout en assurant un développement créateur de valeur ajoutée pour la filière et les territoires. A partir de 2020, les principaux financeurs ont décidé de lancer en commun un « appel à initiative pour le développement de l’agriculture biologique dans les Hauts-de-France » – AIDAB – pour renforcer la cohérence et l’efficacité des actions d’appui aux porteurs de projets, et coordonner les opportunités d’aides publiques existantes. Concrètement, les partenaires du Programme Bio Avesnois élaborent de la même manière une proposition de plan d’actions pour l’année suivante ; les financeurs évaluent ensuite collectivement la proposition, répartissent les financements et valident les objectifs du nouveau plan d’actions.

Résultats

En 2008, 32 fermes bio cultivaient 1 200 hectares de terre en suivant cette méthode de production sur le territoire de l’Avesnois (157 communes). En 2020, ce sont 170 exploitations qui cultivaient 8 700 hectares en agriculture biologique. Les chiffres de la bio sur le territoire de l’Avesnois sont très encourageants. A titre de comparaison selon l’Agence bio : en 2020, 11.5% des fermes du territoire sont en bio (soit 1 ferme sur 10 est en agriculture biologique, contre 5,2% en région), pour 10% des surfaces de l’Avesnois (contre 2,5% en région). En comparaison, en 2019, l’agriculture biologique concerne 367 exploitations dans le département du Nord et 1 151 en Hauts-de-France. Ce qui fait de l’Avesnois, le premier territoire bio des Hauts de France, particulièrement sur la filière bovins lait.

Facteurs de réussite

✓ Un territoire bocager préservé, une agriculture herbagère encore présente (= conversions facilitées au début du programme) ;

✓ Inscription dans une dynamique territoriale (suite à l’ORQUE de Saint Aubin-Sars Poteries) et cohérence des politiques publiques (charte de PNR – SCoT – SAGE) autour de l’agriculture biologique ;

✓ Adoption d’objectifs chiffrés ambitieux dans les documents de planification, dont la charte du PNR ;

 ✓ Présence d’opérateurs économiques demandeurs de produits biologiques (lait, viande, légumes…) ;

 ✓ Des aides publiques incitatives et un prix rémunérateur intéressant, notamment lors des crises laitières en agriculture conventionnelle ;

✓ Une demande croissante et continue des consommateurs pour les produits biologiques ;

✓ Une animation dédiée à l’agriculture biologique et accompagnement technique renforcé sur un temps long (depuis 2008) des nombreux partenaires mobilisés sur le territoire ;

✓ Pilotage par un PNR, structure tournée sur le développement durable et la préservation de l’environnement, avec une habitude de dialogue et de mobilisation des parties prenantes du territoire très ancrée dans les pratiques (élaboration du SAGE, ORQUEs, révision de la Charte de Parc) : agriculteurs, organismes de développement agricole, collectivités, acteurs de l’eau ;

✓ Création d’une gouvernance partenariale spécifique autour du projet de développement de l’agriculture biologique et mobilisation des partenaires très entretenue.

Difficultés rencontrées

  • Difficultés à mobiliser les agriculteurs (bio et conventionnels) sur les évènements collectifs et formations (manque de disponibilité, difficulté à communiquer et convaincre…) ;
  • Des difficultés récurrentes des dispositifs financiers (MAEC notamment) qui peuvent freiner la volonté d’agriculteurs d’un passage en bio ;
  • Demande locale en produits biologiques encore timide chez les consommateurs du territoire et en restauration collective, au vu du contexte local social et économique ;
  • Difficulté à cibler des actions sur les périmètres et zones de forte vulnérabilité de la ressource en eau ;
  • Une méconnaissance de l’agriculture biologique chez les agriculteurs, techniciens et élus, une sous-estimation des enjeux agricoles sur le territoire (qualité des eaux, transmission des fermes, concurrence foncière, préservation du bocage, changement climatique…) et de l’agriculture biologique comme modèle crédible et techniquement performant capable d’y répondre ;
  • Depuis 2020 : des sécheresses à répétition qui contraignent la capacité d’autonomie alimentaire ;
  • Des producteurs bio sur le territoire de plus en plus nombreux et une consommation des produits bio qui stagne : quid de l’offre et la demande
  • Des périodes où le conventionnel est plus rémunérateur, et un contexte autour du bio difficile, qui soulève des volontés de déconversions.

Perspectives

  • Prendre en compte les besoins spécifiques en accompagnement technico-économique des différents profils (porteur de projet / agriculteur bio / agriculteur conventionnel) et filières (élevage / céréaliculture / maraichage / arboriculture / autres) ;
  • Renforcer l’approvisionnement de la restauration collective en produits biologiques et locaux ;
  • Faire émerger des outils de transformation des produits bio (lait, viande, fruits & légumes…) ;
  • Valoriser plus fortement les produits biologiques en circuits de proximité et mettre l’accent sur une communication grand public exposant les bienfaits des produits biologiques et locaux pour renforcer la demande locale ;
  • Développer les références technico-économiques, sociales et environnementales afin de mettre en avant la durabilité des systèmes bio sur le territoire (viabilité économique, bien-être et intégration sociale, viabilité environnementale) ;
  • Renforcer les actions dans les périmètres de captages avec une méthode d’animation ascendante (basée sur des agriculteurs et des élus relais du territoire) en valorisant les besoins exprimés par les filières régionales ;
  • Renforcer l’intégration de nouvelles thématiques de travail pour l’avenir : biodiversité, changement climatique, changement d’échelle (crainte d’un abaissement des prix de vente au fur et à mesure du développement de la bio), commerce équitable, conservation des sols….
  • Accompagner davantags techniquement les agriculteurs bio historiques du territoire, capitaliser les informations et les faire profiter au collectif.

C'est à refaire

❖ S’assurer d’un portage politique fort, grâce à l’implication d’élus du Parc (notamment au sein d’un COPIL bio) ;

❖ Analyser l’adéquation du développement de l’agriculture biologique par rapport aux enjeux du territoire ;

❖ Se fixer des objectifs, chiffrés de préférence ;

❖ Créer une gouvernance dédiée, avec différentes instances, rassemblant l’ensemble des acteurs techniques et institutionnels concernés par la bio et le projet agricole du territoire, afin de faire participer un maximum de parties prenantes (valoriser leurs compétences et leurs réseaux, les complémentarités entre eux, tenir compte des différents points de vue) ;

❖ Faciliter la coordination et poser une stratégie territoriale collective ;

❖ Rendre actrices les parties prenantes du projet, notamment par le portage d’actions ;

❖ Associer les agriculteurs aux réflexions, prises de décision ainsi qu’aux événements.

Contacts

Manon MAILLARD – Chargée de mission agriculture biologique – manon.maillard@parc-naturel-avesnois.com – 03.27.84.65.92

Caroline ROZALEN – Chargée de mission agriculture durable – caroline.rozalen@parc-naturel-avesnois.com – 03.27.84.65.95

Philippe LESAGE – Responsable du pôle développement économique – philippe.lesage@parc-naturel-avesnois.com – 03.27.77.61.64

Ceci peut aussi vous intéresser

Cantine bio FNAB

Le bio dans les cantines : où en sommes-nous ?

Se fondant sur les télédéclarations des restaurants collectifs sur la plateforme gouvernementale Ma Cantine, l’administration a publié en mars 2024 son rapport sur la mise en œuvre de la loi EGAlim et le suivi des approvisionnements durables et de qualité de la restauration collective.

Restez informé·e !

La newsletter mensuelle « Territoires bio » rassemble chaque mois de nouvelles actualités, outils et retours d’expériences de collectivités locales engagées.

Veuillez renseigner votre adresse e-mail pour vous abonner à la newsletter.

Inscrivez-vous a notre newsletter !