Montpellier Méditerranée Métropole

Découvrez l’expérience du territoire de Montpellier Méditerranée Métropole en route vers la bio
© Marie COMAT

Le territoire de Montpellier Méditerranée Métropole est alimenté essentiellement par la source karstique du Lez (7 ème source de France), mais également par d’autres captages, dont deux prioritaires. Ces secteurs font l’objet d’une attention particulière, à la fois pour les protéger des pollutions d’origine agricole et pour suivre le niveau d’approvisionnement. Les zones vulnérables (classées ZSE, zones de sauvegarde exploitées dans le SDAGE) font elle aussi l’objet d’une politique de préservation forte.

L’enjeu de la préservation la ressource en eau s’appréhende sous l’aspect qualitatif (lutte contre les pollutions) mais aussi sur l’aspect quantitatif, au vu du contexte de la rareté de l’eau en méditerranée et des scénarios climatiques annoncés.

4 personnes composent l’équipe « Ressource en eau » dont deux animateurs captages prioritaires.

Accompagner la transition agroécologique, notamment vers la Bio est une ambition forte de la politique de l’eau Métropolitaine. Elle s’inscrit aussi dans le cadre de la politique alimentaire territoriale (PAT) portée depuis 2015 et à nouveau labélisée en 2022.

17% du territoire est en Bio, la viticulture occupe une place prédominante (40% de la surface).

Carte d'identité du territoire

La Métropole regroupe 31 communes pour 480 000 habitants

Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse. Région Occitanie.  Département de l’Hérault. Superficie du territoire : 420 km2

472 exploitations agricoles (source RGA)

 SAU : 9 720 ha ont 1611 ha en Agriculture biologique, soit 17% de la SAU

  • 40% de vigne
  • 35% de prairies
  • 10% de céréales
  • Le restant, jachères et autres cultures

SAU moyenne de 20 ha par exploitation

Un agriculteur sur 2 a plus de 55 ans

Stratégie eau et agriculture et alimentation

Dans le cadre de sa politique de l’eau, Montpellier Méditerranée Métropole se donne ainsi 6 objectifs prioritaires dans sa mission de préservation de la ressource en eau :

  • Préserver la quantité et la qualité de l’eau pour alimenter en eau potable les habitants.
  • Protéger les ressources des impacts liés aux activités humaines.
  • Lutter contre les pesticides de synthèse.
  • Assurer le suivi environnemental des ressources en eau.
  • Atteindre l’équilibre quantitatif Besoins / Ressources.
  • Accompagner les changements des pratiques agricoles.

Les actions qui vont être présentées sont développées dans le cadre de la politique de l’eau mais elles intègrent aussi la politique agroécologique et alimentaire de la Métropole se traduisant dans un PAT.

Ainsi elles sont inscrites dans l’axe 1 du PAT* métropolitain : « Façonner un territoire agroécologique ». La délibération du Conseil de Janvier 2022 précise « Accompagner le développement de l’Agriculture Biologique (AB), et faire des aires d’alimentation de captages prioritaires des laboratoires à ciel ouvert d’expérimentation agroéocologique. »

© 3M

Actions d’animation territoriale agricole

L’animation territoriale mise en place par la Métropole permet d’organiser l’accompagnement technique et financier des agriculteurs situés dans les aires d’alimentation de captage.

Quelques exemples d’actions/d’animation réalisées pour protéger la ressource en eau :

  • Constitution des dossiers permettant de mobiliser des aides européennes ou nationales finançant directement la modification des pratiques des agriculteurs volontaires ;
  • Formations techniques, événements de sensibilisation ;
  • Création de dynamique collective autour de sujets innovants, comme l’enherbement maîtrisé dans les vignes, l’amélioration de la fertilité de sols avec le compost

Les actions mises en œuvre sont multiples, complémentaires, et mulitéchelles pour assurer une transition agroécologique complète et intégrative.

Quelques actions phares

Baux Ruraux à clauses Environnementales (BRE) intégrant l’AB sur les parcelles dont la Métropole est propriétaire pour éviter l’utilisation de produits phytosanitaires de synthèse.

Conseil individualisé préalable à la conversion AB* : l’objectif est de sensibiliser les exploitants à l’AB, sans engagement. Un « pré-diagnostic » pour répondre aux premières questions que se posent un agriculteur sur une éventuelle conversion.

Accompagnement de groupements collectifs à la conversion en AB*: Cet accompagnement vise les systèmes coopératifs qui envisagent un passage d’une partie ou la totalité de la production en Bio. Les caves coopératives viticoles sont la cible de ce dispositif.

Plusieurs actions d’accompagnement technique pour aller vers l’AB* sur : Le compostage de déchets verts, les actions de lutte biologique, Les techniques de semis et couvert végétal, les alternatives mécaniques au désherbage chimique.

Accompagnement administratif et financier des agriculteurs à l’investissements dans du matériel mécanique de désherbage, pour aller vers le 0 glyphosate.

*Ces différentes prestations sont sous traitées dans le cadre d’un Accord Cadre avec un marché à bon de commande. Ces prestations sont proposées gratuitement aux agriculteurs.

Actions Filières

Projet FIBANI (Filières à BAs Niveaux d’Impacts, environnementaux).

Initié en 2018, l’objectif du projet est de reterritorialiser des filières agricoles et donc des surfaces avec des cultures :

  • Ayant peu d’impact sur la qualité de l’eau ;
  • Adaptées au réchauffement climatique, et donc faiblement consommatrices d’eau ;
  • Et qui contribuent à améliorer la résilience alimentaire du territoire.

Au-delà de l’impact positif attendu sur la ressource en eau, l’enjeu est de relocaliser des filières avec l’ensemble des maillons de la chaine de valeur jusqu’à une consommation locale avec la restauration collective comme levier.

Pour l’heure, la structuration des filières Légumineuses Bio (Pois Chiches, Lentilles) et Céréales rustiques Bio (Epeautre, variétés anciennes de blé) sont en cours avec des débouchés diversifiées (Restauration collective, GMS, Meunerie….).

CERESCO, Chambre d’Agriculture, CIVAM, OCEBIO sont prestataires et partenaires de ce projet. Pour des questions d’échelles, les EPCI voisins ont été associés à cette structuration de filière.

Les légumineuses et les céréales rustiques ont été choisies :

  • pour leurs intérêts agronomique/environnement forts (fertilité des sols, rotation culturales)
  • pour leur capacité à répondre aux nouveaux besoins nutritifs (protéines végétales,…),
  • tout en ayant peu d’impact ( 0 phyto de synthèse, faible consommation d’eau)

Afin de pérenniser ces cultures sur le territoire, le projet a été pensé pour aller au-delà du simple développement de surfaces sur les zones à enjeux, pour aller vers de la structuration de filières autonomes et rémunératrices pour les agriculteurs du territoire.

Ville de Montpellier

Sur un plan alimentaire, depuis 2015, la Ville de Montpellier sert du pain biologique tous les jours de la semaine dans 84 restaurants scolaires. Elle achète son pain à Pain et Partage (une boulangerie d’insertion qui fabrique à Montpellier). Cette opération s’inscrit dans le projet municipal « Ma Cantine Autrement » qui vise à moyen terme à optimiser la qualité et la distribution des repas

Gouvernance

Certains partenaires travaillent avec la Métropole dans le cadre de convention. Pour d’autres nous sommes dans le cadre de contrat passé dans le cadre de marché public.

Monde agricole

Collectivités

Experts et organismes publics

Population et associations

Chambre d’agriculture : Conseil technique aux agriculteurs

Civam Bio :

Conseil technique aux agriculteurs

OCEBIO

Conseil sur la structuration de filière

Coopérative viticole du territoire

Syndicat AOC, et IGP

Montpellier Méditerranée Métropole  : Portage du programme d’actions et animation agro-environnementale. Vote de l’exo TFNB sur la part métropolitaine

Syndicats d’eau

Communes :

Plusieurs communes ont délibéré en faveur d’une exonération de taxe sur le foncier non bâti pour leur part communale.

Département de l’Hérault ;

Accompagne l’investissement

Région Occitanie :

Accompagne les programmes européens agricoles que nous développons sur le territoire

EPCI voisins sur les thématiques eau, filières

Régie d’eau potable et d’assainissement 3M

SAFER : Intervient pour les préemptions foncières et la veille foncière sur le territoire.

Organisme de recherche :

Chaire Eau, Agriculture et Changement climatique (INRAE, SupAgro)

AERMC : Aide au pilotage des programmes d’actions

EPTB : Les syndicats des 2 bassins versants SYBLE et SYMBO

 

 

Eléments financiers

Face à l’importance des enjeux, Montpellier Méditerranée Métropole a quasiment multiplié ses investissements par 4 depuis 2019, pour atteindre près d’1 M d’euros en 2021 concernant les actions qui ont été présentées.

Le budget annuel de l’accompagnement technique (diagnostic, conseil) bénéficie d’une enveloppe annuelle de 35 000 euros

L’animation des actions agroécologiques qui concourent au développement de l’agriculture biologique est réalisée par les animateurs. Ces postes sont financés par l’Agence de l’Eau RMC à hauteur de 50% à 70%

L’Agence de l’Eau RMC restant le principal financeur de cette politique.

Les projets structurants

  • Expérimentation d’une filières Compost, à partir de déchets verts broyés métropolitain et à destination du monde agricole pour régénérer les sols et améliorer notamment leur adaptation au réchauffement climatique.
  • Construction et aménagement d’aires collectives sécurisées de remplissage et de rinçage pour les pulvérisateurs agricoles. Ces aires permettent à la fois la récupération et le traitement des eaux de rinçage chargées en pesticides et le remplissage des cuves des appareils de traitements selon les normes en vigueur, évitant ainsi tout débordement de produits. La Métropole est maître d’ouvrage de trois projets et a accompagné un projet communal.
  • Réalisation d’un schéma de desserte en eau brute (irrigation) pour sécuriser, diversifier les productions alimentaires en vue d’améliorer la résilience climatique et alimentaire du territoire.
  • Lancement en 2023 d’une production de légumineuses et céréales rustiques en AB (projet FIBANI)

Facteurs de réussite

  • Volonté politique forte. Un travail en binôme avec les élus à l’eau et ceux à l’agriculture.
  • Capacité à mobiliser des acteurs identifiés (OPA) selon des besoins spécifiques préalablement définis, dans le cadre de partenariat conventionnés et de marchés publics.
  • Transversalité très forte de la politique de l’eau avec la politique agroécologique et alimentaire. Un poste dédié à ce sujet.
  • Une Ville de Montpellier très ambitieuse sur sa politique de restauration collective avec des objectifs de bio et local depuis de nombreuses années.

Les difficultés rencontrées

  • Lourdeur administrative des programmes d’aides, chronophages (MAEC, mesures FEADER)
  • Sur le plan politique, la difficulté de soutenir le bio sans être excluant avec les conventionnels qui sont en démarche de progrès.

Perspectives

  • L’action foncière avec un projet stratégique à l’échelle des captages (Préemption, ORE, …)
  • Penser aux renouvellement des générations pour les inclure dans la transition agroécologique, par exemple lors des installations en Bio sur le foncier public.
  • Développement d’un projet de restauration écologique associé à un dispositif de rémunération pour services environnementaux.
  • Trouver une gouvernance efficiente et partagée pour assurer une transversalité entre l’exploitant d’eau potable (Régie), l’autorité organisatrice (Métropole), et les différents services associés à la question de l’eau et l’agriculture (au sein de la Métropole).

C’est à refaire

  • Intégration de la politique de l’eau dans le PAT, afin d’engager une démarche multiservices.
  • Connecter l’animation territoriale agricole sur les aires alimentation de captages à la politique alimentaire.
  • Travailler sur les questions des filières : Etre sur l’amont et le changement de pratique à la parcelle mais aussi sur l’aval, sur l’ensemble du « système » avec toute la chaine de valeur des filières agricoles.
  • La coopération inter EPCI pour dépasser les limites de notre territoire de compétence sur certains sujets.

Ceci peut aussi vous intéresser

Restez informé·e !

La newsletter mensuelle « Territoires bio » rassemble chaque mois de nouvelles actualités, outils et retours d’expériences de collectivités locales engagées.

Veuillez renseigner votre adresse e-mail pour vous abonner à la newsletter.

Inscrivez-vous a notre newsletter !