COVID-19 : que faire pour faciliter les échanges alimentaires sur son territoire ?

Des collectivités locales innovent pour faciliter les coopérations entre agriculteurs et citoyens au service de l’alimentation locale durable en cette période de crise sanitaire

Pour toute question relative à la production et consommation alimentaire sur votre territoire, retrouvez les dernières préconisations à jour du gouvernement et des Chambres d’agriculture en la matière.

En tant que collectivité locale, vous pouvez contribuer à la pérennité de la production et de la distribution alimentaire sur votre territoire, malgré les contraintes qui s’appliquent actuellement pour faire face à cette crise sanitaire d’ampleur (interdiction des marchés de plein air…). Des exemples existent déjà : donner de la visibilité aux agriculteurs locaux commercialisant leurs produits à la ferme, participer à mettre en relation les acteurs de la production et distribution alimentaire de son territoire, mettre à disposition des bâtiments ou moyens logistiques publics pour organiser la collecte de denrées alimentaires dans les fermes et la livraison auprès des habitants…

Vous trouverez ci-dessous plusieurs initiatives récentes en la matière.

Contactez le groupement bio de votre territoire pour envisager des solutions localement

 

Communiquer pour faciliter la mise en relation entre consommateurs, producteurs et distributeurs

En tant que collectivité locale, vous pouvez communiquer de façon privilégiée à l’ensemble de vos administrés. Les multiples outils de communication à votre disposition (mails, réseaux sociaux…) peuvent être mobilisés pour mettre en lien producteurs et consommateurs de votre territoire.

L’Agglomération de Compiègne relaye auprès de groupes facebook de citoyens de son territoire des informations relatives aux points de vente directe ouverts. Le PNR de l’Avesnois relaye aux producteurs de son territoire les informations relatives aux contraintes règlementaires qui s’appliquent à la vente directe en cette période de crise, et fait part à ses communes membres des retours d’expériences de collectivités locales (notamment cet article).

A Noyon, à Marcillac-Vallon, la collectivité participe à mettre en relation les producteurs locaux avec les grandes et moyennes surfaces du territoire, pour favoriser les approvisionnements locaux en cette période : envoi de courriers pour pousser à cette mise en relation, relais de messages des uns ou des autres, notamment via la presse locale…

 

La Fédération Départementale des CIVAM du Gard a développé un outil collaboratif de cartographie des points de vente en circuits-courts. Soutenu par le Conseil départemental du Gard, cet outil permet aux habitants du territoire d’identifier tous les producteurs commercialisant leurs produits à la ferme ainsi que les magasins regroupant les produits de plusieurs producteurs.

Ce type d’outil cartographique a aussi été déployé par la Région Occitanie et la Région Nouvelle-Aquitaine

Faciliter la prise de commande, l’acheminement des produits alimentaires

Il est possible, pour une collectivité, de mettre en place des outils (notamment numériques) de prise de commande alimentaire, de paiement électronique et/ou de livraison. Ces solutions sont particulièrement adaptées aux publics vulnérables ou n’ayant pas accès à des points de vente alimentaires.

Depuis plusieurs années, l’agglomération du Puy en Velay propose une plateforme locale de vente en ligne (www.achetezaupuy.com). En cette période de crise, cette plateforme s’ouvre plus librement aux agriculteurs, commerçants et entrepreneurs locaux. Les commandes sont acheminées gratuitement en 72h aux domiciles des clients de la plateforme.

La commune d’Hagueneau s’est appuyée sur le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) pour mettre en lien volontaires bénévoles et personnes vulnérables. L’objectif : que les bénévoles achètent et livrent les produits de première nécessité aux habitants les plus à risque.

 

La ville de Saint-Etienne (Loire), en plus de sa carte interactive des commerces ouverts, a lancé dès le 7 avril dernier un site internet dédié aux produits locaux permettant une mise en relation directe consommateurs/producteurs. Les habitants peuvent y commander des paniers de produits alimentaires provenant de la cinquantaine de producteurs locaux habituellement présents sur les marchés de la ville. Les paniers sont ensuite livrés à domicile ou retirés dans un des huit points de vente définis.

A Vienne, en Isère, suite à l’annulation des marchés, la Mairie a organisé en lien avec les producteurs habituellement présents sur le marché chaque semaine, une opération de livraison de leurs produits.

Des bâtiments et moyens logistiques publics pour organiser la distribution de denrées alimentaire

Ces derniers jours, plusieurs collectivités ont réorienté certaines de leurs ressources pour assurer la pérennité de l’approvisionnement alimentaire. Locaux municipaux, flotte de véhicules appartenant à la collectivité, cuisines centrales sous-exploitées suite à la fermeture des établissements scolaires : toutes ces ressources peuvent être mobilisées pour permettre aux habitants de s’alimenter et aux producteurs du territoire d’écouler leurs productions.

La commune de Saint-Affrique, en coopération avec une association de consommateurs, a mis en place un système de distribution de paniers alimentaires dans la salle des fêtes municipale.

Dans l’Ouest, la ville de Rennes mobilise sa cuisine centrale pour la préparation de repas à destination des personnes âgées accueillies en EHPAD, des réfugiés et des sans-abris présents sur son territoire.

La ville d’Angers a lancé l’opération « Angers, adopte ton maraîcher » pour rechercher des commerçants angevins acceptant de mettre leur local à disposition, quelques heures par semaine, afin d’accueillir les producteurs locaux, habituellement présents sur les marchés de la ville.

Lorsqu’ils sont autorisés par dérogation préfectorale : faciliter le bon déroulement des marchés locaux dans un cadre sanitaire optimal

Les marchés ouverts sont interdits par décret gouvernemental du 23 mars (article 8). Des dérogations sont possibles lorsqu’ils sont le seul moyen d’accéder localement à des produits frais par exemple, et peuvent être maintenus à la demande du Préfet et après consultation du Maire. Il revient alors à la collectivité de proposer un cadre strict encadrant la tenue de ces points de vente alimentaire (le Ministère de l’Agriculture publiera une liste claire des consignes sanitaires dans les tous prochains jours).

Pour préciser les conditions de maintien des marchés, les Chambres d’Agriculture et le Gouvernement français ont publié plusieurs consignes, instructions et guides méthodologiques :

Instruction relative à l’ouverture des marchés alimentaires couverts ou non pendant la crise COVID-19 (26/03/2020)

Guide méthodologique à l’usage des préfets et des maires pour prendre un arrêté dérogatoire d’ouverture des marchés couverts ou non

Illustrations : configuration des lieux et organisation pratique du marché

Depuis le début des mesures de confinement, plusieurs collectivités ont d’ores et déjà réorganisé leurs marchés pour limiter tout risque de contamination.

C’est le cas à Pamiers, en Ariège. Tout d’abord, le nombre de commerçants a été restreint et les stands ont été bien plus espacés les uns des autres qu’à l’accoutumée.

La traditionnelle cohue du marché a laissé place à un parcours balisé, organisant une queue unique serpentant de stand en stand. Un marquage au sol ainsi que différents dispositifs sur les stands matérialisent le mètre de distance réglementaire entre les clients. Sur plusieurs stands, du gel hydroalcoolique ainsi que des gants de protection sont à disposition des clients. Des agents de la police municipale ainsi que des agents municipaux ont été réquisitionnés pour surveiller la bonne tenue du marché.

Sur le marché de Bar-le-Duc et dans d’autres collectivités, les vendeurs sont désormais les seuls à manipuler les produits, les mains gantées. Dans certains cas, les vendeurs se positionnent devant leur stand et une distance de sécurité maintient les clients à distance des produits alimentaires.

A Millau, le marché central à été divisé en marchés de quartiers, plus petits, et limités aux agriculteurs de la communauté de communes. Au Puy-en-Velay ou plus récemment à Château-Gontier-sur-Mayenne, la ville a instauré des points de vente isolés pour les producteurs locaux. « Les commerçants seront isolés pour éviter le regroupement des consommateurs », explique la municipalité dans un communiqué. A Ramonville, il est possible de se rendre au marché en fonction de créneaux horaires liés à votre nom de famille (par exemple : si votre nom de famille commence par A, B ou C, vous pouvez accéder au marché entre 9h et 10h…).

Vous aussi, participez à maintenir le contact entre producteurs locaux et citoyens, tout en respectant les contraintes en cette période difficile.

Retrouvez d’autres idées et initiatives menées dans les territoires, portées par des acteurs variés, dans ce document « Alternatives en vente directe suite à la fermeture des marchés » rédigé par la FNAB et la Confédération Paysanne

Vous avez des questions sur vos marchés publics de fournitures de denrées ou de repas (renouvellement en cours, analyse de l’offre en cours, contrats arrivant à leur terme pendant la période de crise…) ?

Vous avez un besoin urgent nécessitant une procédure de passation de marché accélérée (achat de denrées alimentaires pour venir en aide aux populations précaires de votre territoire, mobilisation de cuisines de la collectivité pour préparer des repas aux personnes dans le besoin) ?

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