Pour s’adapter au changement climatique, il faut anticiper. Anticiper c’est apprendre à réfléchir à des solutions pérennes sur le long-terme, à investir du temps pour en gagner plus tard. La série de podcast S’adapter au changement climatique part à la rencontre de plusieurs agriculteurs et agricultrices biologique en France pour comprendre leurs réflexions sur l’adaptation de leurs pratiques face au changement climatique.
Un podcast de la FNAB, réalisé grâce au soutien financier du Ministère de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires ; prise de son, réalisation et mixage : Octave Broutard.
Episode 1 : Le stockage du carbone
François est agriculteur biologique depuis plus de 20 ans. Il produit des céréales et des légumineuses. Il s’est intéressé au stockage du carbone dans les sols de ses parcelles à l’occasion d’un projet accompagné par la FNAB : Réseau Bio Climat. Accompagné par son conseiller bio, Yoan Michaud, il met en place les pratiques préconisées par la recherche pour favoriser le stockage du carbone dans les sols, et ainsi améliorer la capacité de ses sols à stocker l’eau, et à être fertile.
Les pratiques agricoles biologiques sont plébiscitées par la recherche.
Le projet 4 pour 1000 (INRAe) a étudié le potentiel de stockage du carbone des terres agricoles. L’étude 4 pour 1000 conclut qu’en combinant toutes les pratiques qu’elle recommande, le secteur agricole permettrait de réduire de 7% les émissions de GES du sol français (hors émissions importées, pour les engrais de synthèse par exemple).
François et Yoan ont testé les pratiques préconisées pour voir à quel point le système est impacté par celles-ci (temps de travail, économie de la ferme) et comparer le stockage carbone théorique au stockage carbone mesuré grâce à un outil de modélisation.
Découvrez le témoignage enthousiasmant de François, sur sa ferme, près de Verdun.
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Episode 2 : Un élevage qui s’adapte
Damien est éleveur bio de bovin à viande, en région PACA, près de GAP. Le climat de sa région est devenu de plus en plus contraignant pour son élevage. Après avoir constaté la mutation de sa région et de son agriculture : plus industrielle, moins proche de la nature, Damien s’est rapproché d’un collectif d’agriculteurs biologiques accompagnés par François, conseiller élevage du GAB 05.
Ensemble, les agriculteurs s’entraident et consacrent du temps pour réfléchir aux moyens dont ils disposent pour adapter leurs élevages aux sècheresses plus récurrentes, au manque d’eau et aux défis que cela cause pour l’autonomie alimentaire des troupeaux.
A travers une réduction de son cheptel, la diversification des ses ateliers et ses travaux de groupe, Damien se sent de plus en plus résilient face au changement climatique. Il évoque également les enjeux économiques liés à son élevage et comment ses réflexions sont en lien direct avec cela.
Pour aller plus loin dans leur démarche, le collectif d’agriculteurs souhaite mettre en place des tests sur le terrain, et comparer les réponses de leurs exploitations : bioélectronique, recherche d’autonomie alimentaire via la résilience des sols, diversification des cultures, tout est bon à prendre.
Découvrez le témoignage et l’histoire de la ferme de Damien.
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Le GIEE Clim’Alim suivi par François :
Le GIEE est composé de 11 fermes d’élevage du département des Hautes-Alpes (Bovins lait et viande, Ovins viande, Caprins lait…). Les thématiques abordées sont principalement l’adaptation et l’autonomie des élevage face aux aléas climatiques. Les actions du GIEE sont réalisés depuis 2022 jusqu’en 2028. Le travail se structure autour de 5 axes : Gestion de l’eau, Ressource fourragères naturelle, Cultures fourragères et céréalières, Gestion du troupeau, Semences.
Vous souhaitez en savoir plus sur les Actions Climat du groupement Bio des Hautes-Alpes? C’est par ici!
Retrouvez les Actualités de Bio de Provence sur leur site web
Episode 3 : S’adapter aux extrêmes climatiques
Marion Fourquet est éleveuse biologique de chèvres dans le Morbihan. Elle produit elle-même son fromage et le vend en circuit court. Son engagement pour le climat est une évidence. Située dans une petite commune du Morbihan, son élevage biologique est de plus en plus contraint par la montée des eaux. De plus, la région bretonne, bien que pluvieuse, connait de plus en plus d’épisodes de sècheresse, mettant en danger les ressources alimentaires de ses bêtes.
Marion et son compagnon Jérôme ont décidé d’être accompagnés par le Groupement Bio du Morbihan pour questionner leur rapport au changement climatique, et apprendre en collectif à être plus résilient. Les travaux qu’ils mènent dans le projet sont suivis par tout un groupe d’agriculteurs.
Accompagnés par Valérian, ils ont entrepris une démarche d’agroforesterie pour leur élevage. En plaçant l’arbre au cœur de leur système, Marion et Jérôme disposent de ressource alimentaire supplémentaire, d’ombre pour le bien-être des animaux et luttent contre l’érosion des sols. Un travail de longue haleine qui ne peut être possible sans l’aide du collectif!
Découvrez d’autres témoignages bretons, d’agriculteurs et agricultrices qui s’adaptent au climat : le Guide CAP Climat
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Episode 4 : Faire le bilan – la Bio et la transition climatique
Ce dernier épisode de la série S’adapter au changement climatique se veut être une extension des épisodes de terrain précédemment cités. La FNAB a souhaité rencontrer un expert de la recherche scientifique sur l’agriculture biologique : Pietro Barbieri.
Ce maitre de conférence spécialisé dans la modélisation du développement de l’agriculture biologique nous explique quelle place peut prendre l’agriculture biologique dans la lutte contre le changement climatique, ainsi que l’adaptation au changement climatique.
Son interview traite à la fois des enjeux alimentaires et aussi des enjeux agronomiques liés au développement de l’AB en France.
Il apporte également son regard sur les témoignages de Marion, Damien et François.
Pietro Barbieri travaille pour l’INRAe, à Bordeaux dans l’unité de recherche : UMR 1391 ISPA (Interactions Sol Plante Atmosphère)
Pour en savoir plus sur les travaux de recherche de P. Barbieri : l’article scientifique duquel il parle dans l’interview